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Accompagner les élèves allophones

La HEP Vaud propose des formations continues qui permettent aux enseignant·e·s d’acquérir les outils de didactique du français langue seconde. Si elles s’adressent principalement aux enseignant·e·s de cours de français intensifs ou de classes d’accueil, ces formations sont aussi ouvertes à celles et ceux des classes ordinaires.
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«Notre programme phare est le CAS en didactique du français langue seconde (FLS), explique Paula Ristea, professeure en didactique du français langue seconde à la HEP. Créée en 2009, cette formation permet aux enseignant·e·s diplômé·e·s de tous les degrés d’enseignement d’acquérir les compétences nécessaires pour enseigner dans les classes d’accueil ou dispenser des cours intensifs de français Les classes d’accueil sont conçues pour offrir une période de transition et d’adaptation aux élèves allophones nouvellement arrivés dans le canton, alors que les cours intensifs de français (CIF) s’adressent aux élèves allophones intégrés dans des classes ordinaires. Ces cours sont dispensés en petits groupes durant quelques heures par semaine. Le CAS en didactique du FLS vise à fournir aux enseignant·e·s les connaissances nécessaires pour accueillir et accompagner tous les élèves allophones. Parmi les objectifs du programme, on peut citer le développement d’une sensibilité à la diversité culturelle et linguistique, l’adoption d’une posture éthique face à la migration, l’acquisition de connaissances sur la diversité des langues, la valorisation des ressources linguistiques et culturelles des élèves, ainsi que la collaboration avec les partenaires éducatifs et familiaux.

Nécessité de former des spécialistes en FLS

«Ce CAS a beaucoup de succès et répond à des besoins du terrain, souligne Paula Ristea. La situation géopolitique mondiale et la guerre en Ukraine, couplée à la diversification de la société et des parcours migratoires, ont notamment participé à accentuer la nécessité de spécialistes en FLS. Depuis 2022, nous accueillons une volée d’une trentaine de participant·e·s par année, contre une tous les deux ans auparavant. La formation accueille à la fois des enseignant·e·s qui souhaitent se spécialiser dans l’enseignement aux élèves allophones, et des enseignant·e·s qui souhaitent acquérir des outils pour mieux accompagner les différents types d’élèves de leur classe ordinaire.»  

Avec deux autres professeures associées de la HEP Vaud, Chiara Bemporad et Stéphanie Bauer, Paula Ristea a par ailleurs mis en place dès 2022 une formation spécialement destinée aux enseignant·e·s des classes ordinaires. Intitulée «Allophonie, plurilinguisme et interculturalité dans les classes ordinaires», elle propose un format hybride, avec ou sans certification et se déroule sur six jours. «Cette formation ne s’adresse pas uniquement aux enseignant·e·s de français, mais à celles et ceux de toutes les disciplines, précise Paula Ristea. Elle traite de la didactique du FLS et du plurilinguisme, mais également de thèmes transversaux et essentiels pour la gestion d’une classe multiculturelle, tels que le travail en contexte plurilingue et la lutte contre les stéréotypes.»

Validation du Référentiel FLS

En 2024, la Direction générale de l’enseignement obligatoire a franchi une étape importante avec la validation du Référentiel français langue seconde. «Ce document, fruit de plusieurs années de travail et de discussions, fournit des repères et un vocabulaire commun pour accompagner et prendre en charge les élèves allophones, explique Paula Ristea, qui a activement participé à ce projet. Il est utile tant pour les enseignant·e·s de FLS que pour celles et ceux des classes ordinaires.» À la suite de cette validation, une formation continue dédiée, intitulée «Formation référentiel FLS», a été mise en place. Dispensée sur une journée depuis début 2025, elle vise à accueillir environ 200 participant·e·s par an.  

L’année 2024 a également vu l’évolution d’une autre formation courte, intitulée «Journée d’introduction à la didactique du FLS pour les nouveaux·elles enseignant·e·s en structure d’accueil et de CIF». Une première édition s’était déroulée en 2022 sur l’impulsion de l’Unité migration accueil de la Direction générale de l’enseignement obligatoire et en collaboration avec la Filière de Formation continue attestée pour répondre au besoin urgent de formation des enseignant·e·s engagé·e·s dans les nouvelles classes d’accueil, ouvertes notamment pour les élèves en provenance d’Ukraine. En 2024, cette formation attestée d’une journée a été recentrée autour de la didactique du FLS. Elle vise ainsi à offrir un «kit de démarrage» aux nouveaux·elles enseignant·e·s en structure d’accueil et de CIF, mais également, au vu de la stabilisation de la situation migratoire, une remise à jour pour l’ensemble des enseignant·e·s FLS intéressé·e·s.

Construire des liens avec les enseignant·e·s de Langue et culture d’origine

Souvent employés par des consulats ou des associations, parfois bénévoles, les enseignant·e·s de Langue et culture d’origine (ELCO) donnent des cours de langue et de culture à des élèves originaires de certains pays ou héritiers de certaines cultures. La Direction générale de l’enseignement obligatoire (DGEO) a mandaté la HEP Vaud afin d’organiser une formation courte pour leur permettre notamment de mieux connaître le système scolaire vaudois ainsi que de se familiariser avec les approches actuelles d’enseignement et d’apprentissage des langues. «Il s’agissait de créer une dynamique d’échange d’idées et de pratiques, commente Chiara Bemporad, professeure de didactique des langues à la HEP Vaud, qui a mené le projet avec deux collègues professeures, Carole-Anne Deschoux et Stéphanie Bauer, et en collaboration avec la Filière de Formation continue attestée. L’objectif consistait aussi à leur transmettre des outils pédagogiques répondant à leurs besoins.» 

Les ELCO ont un statut particulier dans le sens où ils ne sont pas employés par la DGEO. Pour entrer en contact avec eux, il a fallu créer une base de données avec les organismes actifs dans les cours de langue étrangère pour les enfants en âge scolaire. Une séance d’information a aussi été organisée en amont. La formation, intitulée «Journées de formation continue pour les enseignants de Langue et culture d’origine (ELCO)», s’est ensuite déroulée sur deux jours et a accueilli une quinzaine d’ELCO les 1er octobre et 22 novembre 2024. Le programme comprenait des présentations ponctuées d’ateliers et de discussions. 

«Ce projet a été un succès, tant pour nous que pour les participant·e·s, considère Chiara Bemporad. Nous avons eu de riches échanges sur les défis et enjeux rencontrés par les ELCO. Ces derniers sont en effet confrontés à des classes très hétérogènes en termes de niveau et de motivation, ce qui peut s’avérer difficile à gérer. Le deuxième défi est davantage lié à leur statut professionnel particulier, en tant qu’enseignant·e·s d’une langue étrangère non enseignée à l’école. L’un de nos objectifs était de mieux comprendre leur place dans le système éducatif. Il s’agissait aussi de soutenir leur intégration et la reconnaissance de leur rôle dans la médiation culturelle et linguistique à l’école.» 

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